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LA COP27 s’est déroulée du 9 au 21 novembre 2022 à Charm El-Cheikh, en Egypte, dans un contexte lourd et sous un fond ambiant assez houleux non dissimulé de cynisme et d’écoblanchiment.
Comment en vouloir à ceux qui se questionnent sur l’utilité de telles rencontres, au vu des résultats plus que décevants, année après année, malgré les alertes des scientifiques ? Nous avons décidé de vous offrir un condensé des événements de ces deux dernières semaines afin que vous puissiez vous faire votre propre avis.
Avant de nous plonger dans cette COP27, voici un petit zoom sur la position du Canada et ses résultats en matière d’émission de GES (publié par La Presse le 10 novembre 2022) 

• Le Canada est le seul pays du G7 à s’y présenter sans avoir réussi à baisser ses émissions depuis l’Accord de Paris, signé en 2015.
  Le Québec, lui, a carrément fait augmenter ses émissions depuis.

Pour plus de détail, voici le lien vers l’article : Article de La Presse  

Qu’est ce que la COP27 ?

Reprenons par le début !
Les COP sont les plus grandes et les plus importantes conférences annuelles sur le climat de la planète. En 1992, l’ONU a organisé le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, au cours duquel la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée et son agence de coordination – que nous connaissons maintenant sous le nom d’ONU Climat – a été mise en place. Dans ce traité, les nations ont convenu de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour empêcher toute interférence dangereuse de l’activité humaine sur le système climatique ». Jusqu’à présent, 197 parties différentes l’ont signé.

Depuis 1994, date à laquelle le traité est entré en vigueur, l’ONU réunit chaque année presque tous les pays de la planète pour des sommets mondiaux sur le climat ou « COP », qui signifie « Conférence des Parties ».
Au cours de ces réunions, les nations ont négocié diverses extensions du traité initial pour établir des limites d’émissions juridiquement contraignantes, par exemple, le Protocole de Kyoto en 1997 et l’Accord de Paris adopté en 2015, dans lequel tous les pays du monde ont convenu d’intensifier leurs efforts pour essayer de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des températures préindustrielles et renforcer le financement de l’action pour le climat.
Cette année marque le 27e sommet annuel, ou COP27.
(source : site des Nations Unies)

Rappel de la conclusion de la COP26

La COP26 a culminé avec le Pacte climatique de Glasgow, qui a maintenu l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, mais « avec un pouls faible », comme l’a déclaré la Présidence britannique de l’époque.

Rappel des objectifs de la COP27

3 objectifs à l’ordre du jour :

1. Atténuation : comment les pays réduisent-ils leurs émissions ?
L’atténuation du changement climatique fait référence aux efforts visant à réduire ou à prévenir les émissions de GES. Cela peut se faire par :

• l’utilisation de nouvelles technologies et de sources d’énergie renouvelable;
• l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements plus anciens;
• la modification des pratiques de gestion ou du comportement des consommateurs.

2. Adaptation : comment les pays vont-ils s’adapter et aider les autres à faire de même ?
La Présidence de la COP27 s’attend à ce que les nations enregistrent et évaluent leurs progrès vers le renforcement de la résilience et l’aide aux communautés les plus vulnérables. Cela signifie que les pays prennent des engagements plus détaillés et ambitieux dans les composantes d’adaptation de leurs plans climatiques nationaux.

3. Finance climatique : l’éléphant qui ne quitte jamais la salle des négociations
En 2009 à Copenhague, les pays riches se sont engagés à fournir ce financement, mais les rapports officiels montrent toujours que cet objectif n’est pas atteint. Les experts s’attendent à ce que la COP27 fasse enfin de cet engagement une réalité, en 2023. Les pays développés doivent fournir un soutien financier suffisant et adéquat.

Résumé de la 1ère semaine

• Coopérer ou périr, vers un pacte de solidarité pour le climat : proposition d’un pacte de solidarité climatique par le Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres afin de déployer des efforts supplémentaires pour réduire les émissions de GES via un accompagnement financier accru des nations les plus riches.
• Tolérance zéro à l’écoblanchiment : la réalité des engagements est très loin des résultats attendus, il y aurait dorénavant une tolérance zéro pour l’écoblanchiment;
• Un nouveau système d’alerte pour tous : présentation d’un plan garantissant les systèmes d’alerte précoce pour l’ensemble de la planète;
• Pertes et dommages : + de justice climatique;
• Non aux investissements fossiles : le thème du financement a laissé la place aux militants de réclamer plus d’investissement dans les projets d’énergies renouvelables;
• Vers une meilleure gestion de ressources : approbation d’un nouveau système de ressources pour aider les pays à utiliser plus efficacement leurs ressources naturelles;
• Avoir des enfants dans le monde actuel ? : l’urgence climatique actuelle cause des incertitudes chez de nombreuses personnes (notamment les jeunes africains) au projet d’avoir des enfants;
• « On nous vole notre avenir », lancent les jeunes à la COP27 : manifestation de jeunes militants africains pour faire lumière sur les pertes et dommages;
• Soutenir les petits producteurs agricoles est bénéfique pour le climat : analyse d’une étude positive sur l’investissement de la FIDA en faveur des petits exploitants agricoles et des populations rurales pauvres des pays en développement;
• Le « breakthrough Agenda » : un plan d’action sur 12 mois pour accélérer la décarbonisation de cinq secteurs majeurs;
• Une mode plus durable : divulgation des objectifs pour les signataires de la charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique;
• Des manifestations : la journée du 12 novembre a été marquée par de nombreuses manifestations appelant la justice climatique;
• « S’adapter ou mourir de faim » : la journée du 12 novembre était également la Journée de l’agriculture et de l’adaptation : la FIDA a alerté que les rendements des cultures pourraient diminuer jusqu’à 50 % d’ici la fin du siècle

Résumé de la 2e semaine

• Les femmes réclament un rôle central dans l’action climatique de par les conséquences économiques, sanitaires et sociales plus lourdes pour elles.
• La pénurie d’eau touche 40% de la population mondiale et les estimations sont désastreuses : 80% des eaux usées sont rejetées sans traitement dans l’environnement et plus de 90% des catastrophes sont liées à l’eau.
• Les petits producteurs champions du climat : ils ont piégé plus de carbone qu’ils n’en ont émis sur une période de 20 ans.
• Un fonds spécial pour mieux répondre aux catastrophes naturelles : lancement d’une nouvelle initiative de financement climatique par l’UNICEF;
• Est-il encore possible de maintenir la hausse des températures sous 1,5 degré ? De nombreux experts craignent que cet objectif ne soit en danger;
• Agir maintenant pour éviter une catastrophe alimentaire : tous les secteurs de l’agriculture sont menacés par les changements climatiques;
• Des avancées notables en Afrique du Sud et à Bali qui ont annoncé un investissement colossal pour réduire leurs dépendances au charbon;
• Biodiversité et climat, des enjeux complémentaires : les objectifs pour la biodiversité doivent être tout aussi ambitieux
• Le Brésil de Lula s’engage à mettre fin à la déforestation;
• Dernière ligne de droite : les pays participants sont divisés sur la question des pertes et dommages;
• Des négociations trop lentes;
• L’Union européenne s’engage pour le financement des pertes et dommages avec la proposition d’un fonds spécial;
• Un accord pour compenser les dégâts liés au climat : indemnisation des pays vulnérables pour les « pertes et dommages » dus aux catastrophes induites par le climat.

Laissons place maintenant à la COP15 à Montréal

Alors que s’est achevée (après des prolongations) cette COP27 a demi-teinte, place maintenant à la COP15 !
COP27, COP15, mais quelle est la différence entre toutes ces COP ? Afin de ne pas vous mêler, voici un rappel de ce qu’est la COP15 : ce sont les conférences des Parties dédiées à la biodiversité

La COP15 sera l’occasion pour les différentes parties de discuter du cadre mondial pour la biodiversité post-2020. Après deux ans de report à cause de la pandémie de COVID-19, l’enjeu est majeur, aucun des précédents objectifs globaux portant sur la période 2010-2020 n’a été atteint et la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître.
La COP15 sur la biodiversité aura lieu du 5 au 17 décembre à Montréal.