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Zoom sur la COP15

Plus discrète que la COP27 qui s’est tenue le mois précédent, la COP15 a débuté à Montréal le 7 décembre dernier et vient tout juste de s’achever. Durant plus de dix jours, les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique des Nations-Unies se sont réunis pour définir de nouveaux objectifs et élaborer un plan d’action pour la nature au cours des dix prochaines années.

Nous vous avions proposé de mieux comprendre la COP27 (cliquer ici pour découvrir l’article). Nous vous offrons cette fois-ci d’apporter plus de lumière sur cette COP15, qui fait moins parler d’elle, mais qui est autant, sinon davantage nécessaire que sa consœur, pour agir face à l’urgence de protéger notre planète.

La COP15, qu’est-ce que c’est ?

Comme pour la COP27, « COP » réfère à « conférence des parties » et les « parties » représentent les différents pays signataires d’une convention. En d’autres termes, une COP est un grand sommet durant lequel se rassemblent les pays signataires reliés à la convention en question. Le nombre évoqué, quant à lui, représente le nombre de COP qui ont eu lieu.

La COP15 est donc la 15e conférence des parties pour la convention, ici la Convention sur la diversité biologique (CDB). Que cela signifie-t-il vraiment ? Prenons un petit peu de recul pour mieux comprendre de quoi il s’agit.

Quelle est la différence avec la COP27 ?

C’est en 1992, lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, au Brésil, que deux conventions principales sont adoptées par les 196 nations signataires : la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont découlent le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris, et la Convention sur la diversité biologique (CDB).

Si la première a une vocation plus globale sur les changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la seconde se concentre sur le monde vivant et la préservation de la biodiversité. Il y a donc une COP pour le climat et une pour la biodiversité. La première se tient chaque année, tandis que les COP sur la biodiversité ont lieu en moyenne aux deux ans.

  • Il s’agit cette année de la deuxième phase de la COP15. Elle s’est déroulée cette année à Montréal, ville où siège le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique. La première phase de la COP15 s’était déroulée à Kunming en Chine, en 2020.

La Convention reconnaît que la diversité biologique va bien au-delà des plantes, des animaux et des micro-organismes ainsi que de leurs écosystèmes. Elle concerne aussi les êtres humains qui ont besoin de sécurité alimentaire, de médicaments, d’air et d’eau purs, d’abris, et d’un milieu de vie propre et sain. Cette convention se traduit par trois grands objectifs :

  • La conservation de la diversité biologique;
  • L’utilisation durable de la diversité biologique;
  • Le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources énergétiques.

(Source : site web des Nations Unies)

Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal

L’essence de la COP15 est de fixer une nouvelle série d’objectifs afin de relever le niveau d’ambition des États. Après deux ans de report à cause de la pandémie de COVID-19, l’enjeu est majeur pour les nations, car aucun des précédents objectifs globaux portant sur la période 2010-2020 n’a été atteint et la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître.

À la suite d’efforts et de négociations, l’accord officiellement connu désormais sous le nom de Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal a été officiellement signé par les parties le 19 décembre à Montréal.

Selon Huang Runquiu, président de la COP15 et ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement, cet accord « guiderait les efforts conjoints de toutes les parties pour arrêter et inverser la perte de biodiversité ». Le Cadre comprend 4 grands objectifs à long terme pour 2050 et 23 cibles à atteindre d’ici 2030.

Les objectifs de la Vision 2050 :

  • Améliorer et restaurer les écosystèmes naturels et stopper l’extinction des espèces menacées;
  • Utiliser et gérer de manière durable la biodiversité;
  • Partager de façon juste et équitable les avantages liés à l’utilisation des ressources génétiques, y compris avec les peuples autochtones et les communautés locales;
  • Garantir et rendre accessibles à toutes les Parties, notamment les pays en développement, les ressources financières, la coopération technique et scientifique et l’accès aux technologies.

Les cibles phares pour 2030 :

  • Protéger 30 % des zones terrestres et marines mondiales et restaurer 30 % des écosystèmes dégradés;
  • Diminuer à « près de zéro » la perte des aires très riches en biodiversité d’ici 2030;
  • Agir pour arrêter l’extinction d’espèces causée par l’humanité et pour favoriser le rétablissement des espèces menacées;
  • Verser 30 milliards de dollars par an d’ici 2030 de la part des pays développés aux pays en développement pour protéger leur biodiversité;
  • Réduire les risques de pollution et l’impact négatif de la pollution de toutes sources, d’ici à 2030, à des niveaux qui ne sont pas nuisibles à la biodiversité;
  • Accroître sensiblement la superficie et la qualité des espaces « verts » et « bleus » dans les zones urbaines et contribuer à une urbanisation inclusive et durable;
  • Encourager et permettre aux entreprises de réduire progressivement les impacts négatifs sur la biodiversité;
  • Encourager les individus à faire des choix de consommation durable et réduire l’empreinte mondiale de la consommation (réduire de 50 % le gaspillage alimentaire, réduire la surconsommation et la création de déchets).

Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80 % de la biodiversité subsistante sur la planète, propose de réduire les conséquences des changements climatiques avec des solutions « fondées sur la nature » et des « approches écosystémiques », et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.

(Source : site web du CBD)

Et après ?


Quand on sait qu’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, que seulement 17% des milieux terrestres et aquatiques et 8% du milieu marin sont actuellement protégés, cet accord apparaît in-extremis comme une bouée de sauvetage pour la restauration et la protection des écosystèmes naturels et de la planète.

Encore faut-il que les pays appliquent désormais, à travers leur cadre législatif, des règles pertinentes, efficaces et concrètes pour atteindre les objectifs du Cadre.

Au Québec, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs affirme mettre en place un Plan Nature 2030 dans le but d’atteindre ces cibles mondiales, notamment la cible de conservation de 30% du territoire québécois.

(Source : site web du Gouvernement du Québec)

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